Le Mouvement du Nouveau Diourbel (MND) est une dynamique de développement endogène enclenché par des personnes ayant une attache avec la région de Diourbel qui ont décidé d’unir leur force pour situer leurs actions au croisement de l’éducation et de la formation populaire, de l’économie rurale et urbaine et du développement social local.
Le Mouvement a été créé le 15 mars 2010.
Notre défi est de concevoir et planifier la participation active à un projet de développement solidaire et durable qui permettent à des personnes, des groupes en mouvement, que leur devenir puisse leur appartenir « gem sa bop », en devenant des citoyens à part entière, responsables, pensant et agissant pour le bien de tous... En donnant à l’histoire et au développement des communautés et des personnes de leur terroir et de leur région une orientation plus responsable et engagée.
L’émancipation économique et sociale des personnes et des communautés par un esprit d’autogestion et d’autopromotion dans une dynamique de solidarité locale est au cœur de nos objectifs.
Les crises économiques, sociales et écologiques actuelles et généralisées, appellent à plus d’engagement et de responsabilité de la part des citoyens pour prendre en main la destinée de leurs collectivités locales à travers des solutions bâties sur des valeurs sociales et culturelles endogènes. L’idée fait son chemin à Diourbel où un groupe d’irréductibles a entretenu la flamme, et aujourd’hui les espaces restent ouverts pour continuer à réfléchir, à expérimenter, à mutualiser, pour ne pas se résigner devant les dégâts sociaux et écologiques que nous constatons. Le Mouvement du Nouveau Diourbel est ainsi né et compte poursuivre sa route, avec sa tête, ses mains et du cœur.
Le désir de créer le MND correspond à la volonté de rencontre entre des militants d’une cause entreprenante et solidaire décidés à agrandir leur cercle pour le développement de Diourbel.
De part et d’autres, on a conscience que chez les différents citoyens existent des réflexions, des initiatives, des savoir-faire répondant partiellement à des besoins de transformation de notre société. Il est clair, ces citoyens ont beaucoup à gagner à se rapprocher pour faire jouer leurs complémentarités.
Les militants de la cause du MND puisent leurs forces dans les valeurs de la société traditionnelle, associées à celles du mouridisme, un mouvement religieux ayant pris ses racines dans la région de Diourbel.
Les valeurs de civilisation traditionnelle sénégalaises accordant une place fondamentale au travail comme le confirment certains proverbes tels que « niax jarinu » (le salut se trouve dans l’effort), « ligguey ted » (le salut est dans le travail).
Les valeurs du mouridisme accordent une place centrale au travail. Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, exhortait ses fidèles à travailler comme s’ils ne devaient jamais mourir. Ce fondement a fortement inspiré les Baol-Baol au point d’en faire des modèles de réussite dans beaucoup de secteurs. Comme l’affirme le sociologue Malick Ndiaye, le terme Baol-Baol a évolué au point de ne plus renvoyer à une aire géographique mais plutôt à un comportement économique et à un mode de vie. Il définit le Baol-Baol comme celui qui sait trimer, a le sens des affaires, partant souvent de rien pour amasser une fortune par la sueur de son front. Notre mouvement est fortement inspiré par l’esprit de ce Baol-Baol.
Partant du principe qu’un développement durable repose sur des mystiques, notre ambition est de BATIR UN NOUVEAU DIOURBEL EN NOUS APPUYANT SUR LES VALEURS SOCIOCUTURELLES ENDOGENES DONT LE SOCLE EST LA MYSTIQUE DU TRAVAIL ET UNE CULTURE DE LA SOLIDARITE ET DE L’ENTRAIDE.
Nous sommes une passerelle et qui cherche à développer la capacité des citoyens (militants associatifs, élus locaux ou salariés d’organismes institutionnels), à mieux agir concrètement et maintenant. Un cadre d’initiatives, de coopération, de formation, où l’expérience accumulée par les uns peut enrichir celle des autres, grâce à une mise à disposition de compétences et de savoirs interactifs.
Nous voulons faire vivre l’intelligence de cœur et de l’esprit. Construire de la citoyenneté nécessite de pouvoir prendre conscience des problèmes dans leur complexité, de penser l’avenir, de pouvoir négocier le changement entre différents acteurs locaux et également d’agir et pour cela nous faisons en sorte d’inviter chacun à dépasser ses limites. Comme le dit l’adage wolof « Fu Waay Yem Yaa Fa Yemale Sa Bop » (la gloire n’a point de limite).
Dans notre stratégie de ciblage, nous mettons l’accent sur les femmes, les jeunes et les couches sociales vulnérables. Notre porte d’entrée demeure toujours la collectivité locale (Conseil Rural, Conseil Régional, Conseil Municipal) la plus appropriée pour le type de prestation à réaliser en fonction des compétences transférées de la décentralisation.
Nous intervenons dans une logique double, professionnelle et militante d’une certaine idée du développement durable et solidaire.
La démarche de MND consiste à regrouper des praticiens, des inventeurs, des utilisateurs, des promoteurs de méthodes de travail collectif, investis dans le champ du développement local et de la participation citoyenne.
Nous organisons également des séminaires pour approfondir nos réflexions et nos pratiques de terrain.
MND offre un espace d’échange, transfert de technologie, et de capitalisation de bonnes pratiques citoyennes impliquant un grand nombre de partenaires.
Les activités du MND sont articulées autour de cinq (5) programmes:
Les pays qui se sont développés ont cherché dans leur vécu culturel et social, des valeurs qui sont au cœur de leur esprit de développement. C’est le cas des japonais qui ont puisé dans le confucianisme, les fondements de leur comportement économique gage de leur réussite, Max Weber a fait le même rapprochement entre l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme. Notre esprit Baol-Baol pourrait être associé à l’éthique mouride et dans une certaine mesure aux valeurs de civilisation traditionnelles pour amener les populations à mener des actions citoyennes (à Diourbel même les mourides avaient creusé et amené le chemin de fer jusqu’à Touba par simple détermination populaire). Imbus de cette mystique, l’association va impulser des actions citoyennes telles des opérations de nettoyage et d’embellissement des places publiques, des actions d’aménagements agricoles et de reboisements.
Diourbel la deuxième région la plus peuplée du Sénégal est aussi une des régions les plus pauvres du Sénégal, comme en témoignent les Enquêtes ESAM. Une des manifestations de cette pauvreté est l’absence de revenus dans plusieurs ménages. Il s’agit de démocratiser l’offre d’emploi. Pour se faire des opérations de recensement des demandeurs d’emplois dans les familles pourront être organisées pour identifier les ressources humaines disponibles de la région (ingénieurs et techniciens en chômage, ouvriers agricoles et main d’œuvre industrielle, personnel d’appui etc.) qui pourront être proposés aux employeurs du secteur privé ou public.
A partir du village qui est le maillon le plus bas de l’échelle territoriale, il est possible de développer un projet communautaire qui s’appuie sur les potentialités les plus visibles du village. Par communautaire, il faut comprendre également un projet qui prend en charge la préoccupation de toutes les couches sociales y compris les plus vulnérables (femmes, jeunes etc.).
Une des manifestations de la crise écologique mondiale dont le Sénégal n’est guère épargné est la persistance du phénomène des changements climatiques. Pour inscrire son action dans cette dynamique de développement durable, ce programme va encourager des projets de formations techniques aux sortants du Lycée Technique Cheikh Ahmadou Bamba en énergie solaire et biomasse. Les capacités techniques acquises pourront être mises à profit dans le cadre de projets de développement des énergies renouvelables dans la région.
Quelque soit son enracinement culturel, l’Association entend promouvoir des échanges entre peuples et communautés. Pour ce faire, des échanges de savoir-faire seront encouragés dans un respect mutuel et dans une perspective d’amélioration des conditions de vie des populations. Il s’agit d’un éco-tourisme d’hébergement, et d’accompagnement à l’atelier ou à la ferme qui vise la formation populaire, l’assistance technique, le transfert de technologie, et la solution locale aux besoins des populations ;
Le MND est basé à Diourbel.
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